
En ce début de vacances, cet appel de l’évangile à trouver le repos résonne bien. Oui nous avons besoin de nous reposer ...
L’année a été dure : les rebondissements politiques et sociaux, les affaires qui n’en finissent pas… mais aussi, bien souvent, la suractivité, ou bien simplement la routine des jours qui ont usé lentement nos dynamismes. Nous avons besoin de repos ! Nous avons besoin de prendre du recul.
D’ailleurs Jésus était très soucieux de procurer du temps de repos à ses disciples. En Marc 6,31, les disciples reviennent de mission, ils rendent compte à Jésus de ce qui s’est passé et Jésus leur dit : « Venez à l’écart, dans un lieu désert et reposez-vous un peu ! ». Ils avaient besoin de repos, de se retirer dans un lieu tranquille pour refaire leurs forces.
Eh bien, c’est ce qui nous arrive à nous aussi. Tout au long de l’année, chacun à notre place, nous avons porté le poids de la mission : notre vie de famille, notre vie professionnelle, nos engagements. En fin d’année, nous faisons le bilan (cf. mois de juin). Et Jésus nous dit comme aux apôtres : « Venez à l’écart et reposez-vous un peu » !
Jésus a le souci de ses disciples, de leur équilibre humain…, le repos étant ce qui permet de reprendre ensuite son activité, mais avec des énergies nouvelles.
Ici, dans l’Evangile que nous venons d’écouter, cela va beaucoup plus loin. Car on sait bien que quand on est, non seulement fatigué, mais vidé comme on dit, c’est autre chose qui est atteint : c’est ce ressort qui, quand il est détendu, fait que la vie n’a plus de consistance, n’a plus d’intérêt, n’a plus de sens…
Et, c’est précisément à ce niveau-là que Jésus nous interpelle aujourd’hui. Il ne nous propose pas un club Med amélioré, mais de trouver le repos de notre âme. Il s’adresse donc à ceux qui sont atteints jusque dans leur âme, c’est-à-dire jusqu’à ce lieu qui est au plus intime de nous-même … et où il nous dit qu’il réside lui-même…si nous lui ouvrons la porte.
En fait quand il dit : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau », c’est de cela qu’il s’agit.
Ce fardeau trop lourd et qui fait peiner, c’est souvent la culpabilité… et on sait que c’est un fardeau terrible qui détruit lentement de l’intérieur (cf,les personnes divorcées) alors on perd l’estime de soi… et on a une vie sans ressort. C’est l’âme qui est atteinte.
Dans sa 1° lettre, saint Jean (3, 20) nous dit : « Si notre cœur nous accuse, Dieu est plus grand que notre cœur, et il discerne tout », c’est-à-dire qu’il nous invite dans ces moments-là à oser nous laisser habiter par son regard, par sa présence qui est, selon ce que nous dit le Pape François dans son exhortation sur l’amour, plein d’un amour « inconditionnel, immérité et gratuit ».
C’est cela la libération du fardeau. Ce n’est pas : « il faut faire ceci, ou il faut faire cela » mais c’est « laisse-toi habiter par la présence de celui qui est au cœur de ta vie, son regard d’amour et de miséricorde te remettra debout ».
J’ai cité ce fardeau de la culpabilité mais j’aurais pu citer aussi :
- celui de la solitude,
- celui du burn-out au travail,
- les terribles épreuves du harcèlement,
- les crises familiales,
- la dépression,
- la maladie
- ...etc.
Tout cela atteint l’âme.
Et c’est à ceux-là que le Christ s’adresse en disant : vous portez un poids insoutenable, venez à moi et prenez sur vous mon joug. En même temps que vous faites ce qu’il faut humainement parlant pour en sortir, laissez-moi entrer dans la course…et mettez-vous avec moi sous le joug car il est léger… et il vous donnera le repos pour votre âme.
D’ailleurs, nous savons ce qu’est un joug, c’est la pièce de bois qui attache deux animaux pour tirer ensemble une charrue ou une charrette.
Eh bien se lier au Christ par un joug, c’est bénéficier de sa force.
Pour sûr qu’avec lui, le fardeau doit être bien plus léger.