
A proprement parler, ce n’est pas un nouveau missel, c’est simplement une révision de la traduction française du missel. Mais sa publication est vraiment une Arlésienne. Ce travail de révision a été initié sous Benoît XVI, mais les nombreux allers-retours entre les commissions de travail nationales ou vaticanes et les évêques francophones nous ont fait comprendre qu'il était vraiment difficile d'arriver à un consensus, et les différentes parties ont dû mettre de l'eau dans leur vin pour pouvoir aboutir. On nous avait annoncé sa publication l'année dernière, avec mise en service au premier dimanche de l'avent 2020. Puis, il y a eu un rétropédalage et la mise en service a été repoussée d'un an pour permettre aux éditeurs d'être prêts. Cette année, c'est donc la bonne, mais les éditeurs viennent de nous annoncer qu'ils ne seront pas prêts !
Ça ne fait rien, même sans missel, la date est maintenue. Remarquez qu'en 2018, nous avons déjà eu droit à une avant-première : vous vous souvenez du "Notre Père" ? J'avais trouvé que cette petite modification du "Notre Père" était plutôt souhaitable pour éclaircir le sens, mais je m'étais dit qu'à mon âge, ça allait être difficile de s'adapter, alors que les enfants du catéchisme n'auraient aucune difficulté. Finalement, je trouve que nous nous en sommes bien sortis. Dans la pratique, je me suis effectivement trompé plusieurs fois, mais l'assemblée des fidèles nous a toujours bien guidé. Si je n'avais pas eu de micro, personne ne se serait rendu compte de rien. Et de plus tous les fidèles ont eu la délicatesse de ne pas me faire remarquer que j'étais prêtre et que je ne savais pas encore correctement le "Notre Père". Maintenant, c'est de l'histoire ancienne.
Pour les changements qui viennent, sur notre secteur, nous allons y aller progressivement, en douceur. Nous allons donc commencer par nous habituer à la nouvelle version du "Je confesse à Dieu" (1) pendant les quatre dimanches de l'avent. Puis nous verrons le symbole Nicée-Constantinople pendant le temps de Noël et la prière sur les offrandes lors du retour au temps ordinaire. A chaque jour suffit sa peine !
Pour l'essentiel, à Noël nous fêtons bien Dieu qui s'est fait homme en Jésus-Christ, à Pâques la résurrection du Christ et à la Pentecôte le don de l'Esprit-Saint aux disciples. Soyons sans crainte !
Père Luc Oswald
Responsable du secteur pastoral de l’Yvette
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(1) Nouvelle traduction pour l’acte pénitentiel :
- Le prêtre s’adresse aux fidèles par la mention « Frères et sœurs » et « Nous avons péché » remplace « Nous sommes pécheurs » pour insister sur l’acte plutôt que sur la personne :
« Frères et sœurs, préparons-nous à célébrer le mystère de l’eucharistie, en reconnaissant que nous avons péché. »
- Les fidèles utilisent aussi la mention « frères et sœurs », et rajoutent le terme de « Bienheureuse » pour la Vierge Marie :
« Je confesse à Dieu tout-puissant, Je reconnais devant vous, frères et sœurs, que j’ai péché en pensée, en parole, par action et par omission. Oui, j’ai vraiment péché. C’est pourquoi je supplie la bienheureuse Vierge Marie, les anges et tous les saints, et vous aussi, frères et sœurs, de prier pour moi le Seigneur notre Dieu. »