Editorial Les Ulis
"Ce n’est pas vous qui m’avez choisi,
C’est moi qui vous ai choisis" Jn 15,9-17
Jésus n’a pas vécu seul. Il a prêché en s’entourant de disciples, il a envoyé des apôtres en mission pour prendre sa suite, et il les a envoyés deux par deux. Un apôtre ne vit pas non plus son ministère en solitaire. Une grande part de sa tâche consiste à appeler d’autres baptisés, pour exercer avec lui le service de l’Église.
Le verbe « appeler » est essentiel. Il est cousin du mot « vocation ». Une vocation, c’est un appel avant d’être une démarche personnelle et volontaire. La manière la plus fructueuse de rendre un service dans l’Église est d’y avoir été appelé. C’est ainsi que le Christ procède : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, dit-il à ses disciples, c’est moi qui vous ai choisis et établis. » Dans l’Église, tous ceux qui exercent une mission, un ministère, sont appelés...
Oui, mais qui appeler ? Comment choisir ? Car pour éviter de s’entourer seulement de personnes qui pensent comme nous, avec qui l’on se sent bien, il faut se donner des critères. Le Christ, lui, a su appeler des gens qui ne lui ressemblaient pas du tout.
On doit bien sûr être attentif aux compétences, au désir de bien faire. Mais il y a sans doute quelque chose de plus.
L’Évangile ne donne pas de recette. Il pose une exigence : le choix doit porter sur des personnes qui rendent le témoignage de l’amour. « Je ne vous appelle plus serviteurs, dit Jésus ; je vous appelle mes amis. » Le critère essentiel, non négociable, c’est celui-là. D’abord, aimer Jésus. C’est-à-dire : le connaître, le fréquenter dans la Parole et dans les sacrements. Ensuite, vivre l’amour fraternel : ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres.
C’est dans la mesure où on vit l’amour de cette manière que le service porte du fruit, et que ce fruit demeure.
Méditation du Père Emmanuel Pic